dimanche 28 octobre 2012

Cher lecteur

Cher lecteur

Alors que j'explorais le grenier de ma grand-mère, étonnant résumé d'une vie exceptionnellement riche et longue qui la vit petite paysanne bretonne partant pour la capitale, y devenir bonne à tout faire puis gouvernante de petits princes russes exilés, espionne, résistante, femme de marin, entrepreneuse et matriarche crainte et obéie de toute sa descendance, je tombais entre deux mannequins de couture et quelques cartons à chapeaux sur une malle trop richement ouvragée pour appartenir à ma modeste famille.Trop impatient pour en chercher la clef, et doutant qu'il y en ait une qui ouvrit le cadenas énorme et rouillé, j'en démontais les charnières et découvris alors une masse de photos et de documents exceptionnels.

Au départ j'ai moi-même cru à un canular fantastique, ma famille n'étant pas la dernière pour la plaisanterie, mais en recoupant les informations des documents écrits, des photos, des lettres, des plans, des actes notariés, j'ai pu reconstituer un monde non seulement disparu, mais scandaleusement caché. Dès lors, chaque élément qui dans notre histoire me paraissait bizarre, dont l'explication ne m'avait jusqu'ici qu'en partie convaincu, trouvait là un éclairage aussi limpide qu'inédit.

C'est grâce à un travail de bénédictin que j'ai pu restaurer les quelques photos et quelques écrits présentés ici, ressuscitant une époque qui fut par la suite totalement réécrite.

Je peux maintenant vous démontrer que, contrairement à ce que relate ce roman apocryphe « les mystères de Paris » d'Eugène Sue, originellement titré « les monstres de Paris » de Jane Sweat, ce sont les monstres qui firent de la France la nation triomphante qu'elle était, ce sont eux qui en écrivirent les plus belles pages, peignèrent  les plus belles représentations, en chantèrent les plus belles chansons.L'homme les a remplacés, occultés, niés, effacés.
 Il s'est approprié le monde qu'ils avaient façonné, et l'opprobre que nous jetons encore sur nos prédécesseurs n'est que la manifestation de la honte que cette vilenie provoque en nous.

Il est temps de reconnaître notre dette et rendre à César ce qui appartient à Zénophase Athénor de la Louze, Polycarpe De La Manche, Eusébio Praxitélos, Otto Rivers von Alset, Vincent, Gorgonn et Astorpia Zola et autres Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)

Hélas, les archives en ma possession ne recouvrent que le XIXème et le début du XXème siècle mais je ne désespère pas de trouver des preuves plus anciennes qui montreront qu'en vérité ce sont les monstres qui firent œuvre de civilisation.


Votre dévouéDavid Cochard

vendredi 19 octobre 2012

L'expo continue, 32 rue de Liège, métro Liège :)

Après avoir trouvé le cœur d’Astorpia sans sa sœur autour, Gorgonn se montra inconsolable. Il avait perdu en même temps les deux êtres qu’il aimait le plus au monde.
Et tous les gens qu’il avait connus, tous ceux qu’il avait touchés de sa sensibilité, de sa douceur, tous ceux qu’il avait secouru d’un tentacule léger, l’air de rien, comme regardant le ciel en même temps, tous ceux-là sentaient en eux leur âme se serrer, le ciel s’alourdir, la vie devenir grise, dure et froide.
Et c’est autant pour alléger leur peine, conjurer le sort que pour venir en aide à leur ami qu’ils décidèrent de lancer une souscription afin d’édifier autour du cœur d’Astorpia, à la place de sa petite maison faite de bric et de broc, qui seule sur la butte Monmartre dominait Paris, à cet endroit même où chaque soir  les deux amants constellaient de leurs rires et de leurs chicaneries le firmament parisien.
Gorgonn fut touché.  Jamais il ne s’était douté de l’affection qu’on lui portait.
 Mais il ne luisait plus comme avant. Il avait conservé  son humeur affable, son humour doux et tranquille, mais il avait perdu quelque chose. Comme si sa transparence était devenue vacance. Un vide.
Sa voix elle-même avait comme un écho, un écho lointain, celui d’un temps où les siens l’entouraient et le rendaient plus vivant qu’aujourd’hui.

Cependant, les inconnus qui par curiosité pénétraient cet étrange édifice étaient irrémédiablement attirés par la lumière qui brillait sur l’autel. 
De plus près ils pouvaient voir le cœur, sa forme élégante, et s’ils s’approchaient suffisamment, le coupant en deux, une strie presque imperceptible, traçant un fil d’or, qui en montrait la brisure. 
Mais en sortant, ils n’étaient pas triste. Ils avaient vu la beauté. Ce qu’elle a d’exaltant comme ce qu’elle a de tragique. Ils étaient changés, et sortaient du Sacré cœur conscients que la vie était plus profonde, plus triste, mais surtout plus belle qu’ils ne l’avaient jamais imaginée.
  

samedi 6 octobre 2012

Polycarpe Desmanches, président de la république française

Polycarpe de La Manche est né le 8 avril 1823 à Tarbes.
Sa mère, cultivatrice, qu’un bourgeois local avait épousée afin de pouvoir de sa première syllabe user, l’avait prénommé Polycarpe car elle croyait que ce nom le prédestinerait à la politesse du cyprinidé, animal qu’elle révérait depuis toute petite pour sa sagesse simple et son caractère paisible.
Mais le père, Séverus Sancho de La Manche avait pour son héritier d’autres ambitions que celle d’un poisson d’eau douce.
Lui-même politicien habile, il était depuis toujours maire de la ville natale du petit Polycarpe.  L’esprit vif, volontiers moqueur, on l’appela dans son pays le roi de la mise en boîte. Orateur laborieux, il fut néanmoins l’auteur d’une maxime restée célèbre en son pays :  « mieux vaut Tarbes que jamais. »
Conservateur, il promut l’appertisation dans tous les domaines.
Il incita son fils à se lancer dans la politique et l’enjoint de monter à Paris.
Polycarpe, en digne disciple fit preuve d’inventivité en trouvant ce slogan : «  Je Paris sur l’avenir ».
Passionné de sciences et de techniques, sûr que l’avenir ne serait que progrès sans limite, il fut à l’origine des expositions universelles.
Sa carrière politique fut malgré les changements de régime, les révolutions, les années bien et les empires,  une route relativement linéaire vers le succès. Politicien habile, il sut retourner sa veste aux moments opportuns, puis sa culotte, puis virer de bord, voire sa cuti selon ce qu’exigeaient les circonstances.
Il ne prit jamais aucune décision qui vraiment fâchât les parisiens, et finit par se retrouver président d’une république qui venait de naître. Et si ses ennemis dirent de lui qu’il était le seul cyclope tubulocéphale qui louchât constamment sur le pouvoir, le peuple aimait sa bonne humeur et ce qu’il prenait pour de l’innocuité. 
La petite carpe était devenue requin.  

vendredi 5 octobre 2012

Nantes-Lautrec et Astorpia dans son atelier



Nantes-Lautrec était le seul rejeton ayant survécu de la longue et noble lignée des Nantes -Morlaix Lautrec  Terminus. La règle familiale qui voulait que les enfants se mariassent entre eux afin de conserver le capital financier et terrien avait totalement dilapidé le capital génétique. Héritier unique d’une fortune considérable et d’un physique en ruine, il avait décidé de ne se consacrer qu’aux choses qu’il aimait avant que sa carcasse contrefaite ne rendit l'âme. Et elles étaient nombreuses.

Mais une fois qu’Astorpia fut entrée dans son monde, Nantes-Lautrec eut sa vie bouleversée. Ce célibataire endurci, noceur notoire, buveur redoutable et déconneur de renom, qui révérait sa muse et culbutait les demi-mondaines ou les bouteilles n’avait jamais connu que les étreintes bâclées des gens qui s’aiment peu ou trop. Mais ce matin, lendemain de leur premier baiser, l'univers avait changé. Alors qu’elle paressait dans les draps encore chauds d’une tendre langueur, Nantes se leva et machinalement prépara le petit-déjeuner. Et c’est à ce moment là qu’il se rendit compte à quel point tout était différent. Jamais un café n’avait était si profond, si sourd, si envoûtant, jamais les senteurs n’avaient été si entêtantes,  jamais il n’aurait pu imaginer que le bronze cuivré d’un croissant pût avoir tant de nuances, et le reflet du soleil sur la tasse était maintenant comme une planète en soi. Dans chaque atome, il voyait un monde, et dans ce monde, ses atomes. Les milliards de verts qui jouent et scintillent entre les nervures fragiles d’une simple feuille de platane. Et ces écorces, à la fois veloutées, ocres et nacrés, vertes  de gris et chocolatées. La lumière qu’elle jetait alentours lui faisait découvrir un monde de couleurs jusque là insoupçonnées.
C’est aussi la première fois qu’il fut amoureux non pas de l’apparence, mais de l’intérieur. Chaque émotion, chaque pensée se traduisait en elle en de minuscules feu-follets courant sur son cortex, chaque parole était accompagnée d’une ondulation tendre, comme le vent dans les blés de ses cheveux photophores. Et quand elle riait… Mon dieu, quand elle riait. C’était comme une cascade de lumières et de sons.
Sa peinture monochrome fut alors envahie par de joyeuses couleurs, sa palette devint musicale, sensuelle, sensorielle, et les touches chromatiques vinrent danser sur ses toiles dans de folles farandoles qui hypnotisaient le public parisien.
Mais ce succès tardif et inattendu, bien qu’intérieurement follement espéré, ne touchait plus Nantes-Lautrec. Il marchait dans les rues de Paris, sa belle, sa folle, sa douce égérie dans ses bras trop longs, et plus rien d’autre ne comptait que la joie immense qui tous deux les baignait.
Pour résumer, le coeur d'or d'Astorpia lui avait fait découvrir le sien. Il avait un coeur maintenant

jeudi 4 octobre 2012

Eusébio Praxitelos Sculpte la femme

Comme tout golem tridactyle, Eusébio Praxitélos faisait tout par trois et réalisa donc un triptyque de la création de la femme, puis passa naturellement à la troisième dimension

C'est grâce à Raphaël Nadar, l'un des premiers lucigraphes de l'histoire,
que nous pouvons maintenant admirer une oeuvre en cours du grand (par le talent) Praxitélos,
une oeuvre malheureusement disparue








Eusébio Praxitélos expliqua plus tard comment le nom de "La femme" lui vint. Il dit : "krszz krskzz kssr" . La mâchoire tripartite des golems tridactyles de prêtant peu à la phonation commune, je vais donc vous transmettre le texte de présentation de sa rétrospective, appelé "La trinité". 

"Une faim terrible me possédait, comme un feu intérieur me consumant, une inextinguible soif (il est à noter que l'obsession de la trimétrie contamine jusqu'au langage des golems - je vais donc à partir de maintenant ne garder qu'une image, à mes yeux la plus belle, afin de ne pas surcharger un texte déjà dense - note du traducteur). On reprend : "Une faim terrible me possédait, j'étais pris d'une insoutenable envie de sculpter cet être qui représentait pour moi l'idéal de la beauté. Et ce désir m'était comme une faim dévorante, et ma première impulsion fut donc de l'appeler 'L'affame'. Mais il y a dans cette idée de faim une notion de pénurie qui niait totalement le sentiment de plénitude qu’elle m’apportait. Aussi, alors que j’en parlais avec Proust, qui avait déjà noté ce mot qui m’était sorti de la bouche comme malgré moi, le corrigeai-je immédiatement en en lui rectifiant l’orthogaphe, et en inventant ce néologisme : La femme

mercredi 3 octobre 2012

Affiche pour le salon des parisiens, exposition universelle de 1878


Nantes-Lautrec peignit ce poster lors de l'exposition universelle de 1878, pour le salon des habitants de Paris.

C'est cette peinture, et sa muse, Claire Mantis, qui firent de la parisienne l'icone absolue de la mode mondiale, l'archétype de l'élégance sans apprêt, du bon goût et de la finesse.
C'est lors de ce salon qu'il rencontra Gorgonn, le frère d'Astorpia, l'amour de sa vie.


La reproduction est malheureusement de très mauvaise qualité, nous nous en excusons

lundi 1 octobre 2012

Au pied dans l'eau de la Tour FL


Pendant quelques mois, la Tour F.L resta deux pieds dans l’eau.

Gorgonn et son ami, Nantes-Lautrec, adoraient cette situation, qu’ils trouvaient tordante, comme ils aimaient à le dire. 
Les nuits de pleine Lune, Ils allaient en barque au pied de l’infortuné monument, lui déclamer des vers. Ils les appelaient « poèmes à la gloire de la Tour en biais » et plus ces poèmes étaient atroces, mieux ça leur plaisait. ça parlait de tour qui flanche, d’envie de biaiser, d’ingénieurs niais et d’hommes politiques vaniteux et de supériorité du bancal face au vertical.
Ces deux iconoclastes étaient parfois suivis d’amis, tout aussi peu responsables ou tout aussi peu matures, c'est-à-dire aussi parfaitement heureux.
Mais une nuit, c’est Astorpia, la sœur chérie de Gorgonn, qui vint les accompagner. 
Jusqu’ici, elle avait toujours considéré Nantes-Lautrec comme un bon à rien, un artiste-pitre, à peine capable de coucher deux couleurs correctement l’une à côté de l’autre, et encore fallait-il qu’elles jurassent et fissent se craqueler et fondre les yeux de tout malheureux les regardant. 
Mais cette nuit, fut-ce la pleine lune ? Fut-ce la tour FL qui rêvait de ne plus être seule à être de travers ? 
Quoiqu’il en soit, quand pour l’aider à embarquer sur le mouvant esquif, Nantes prit le tentacule d’Astorpia, aussitôt un trouble naquit entre eux. Et un atome apparut dans la poitrine de la jeune fille, qui devint grain, qui bientôt enfla en une goutte d’or pulsant, battant, irradiant autour d’elle une aura ravissante. Cette goutte grandit, se dédoubla quelque peu puis finit par former un cœur parfait. Et tout autour des deux êtres maintenant enlacés, une sphère de sentiment pur et intense vibrait, annexant l’espace et le temps, transformant l’environnement en un monde plus réel, où chaque dimension en trouverait d’autres dans une révolution sans fin. Tout semblait s’y joindre et s’y confondre, les lumières plus lumineuses, les odeurs plus riches et puissantes, les sons plus harmonieux, plus colorés, les mouvements plus élégants. Tout devint danse, dense, poésie, larmes de rires et perles de pleurs… et tous ces sentiments comme des feux d’artifice. Mais rapidement, ils en cernèrent deux majeurs : La joie et la peur. Et vite ils comprirent que cette angoisse qui ne faisait qu’ajouter à l’éblouissante lumière du bonheur qui les inondait, n’était que celle que ce sentiment puisse un jour s’arrêter. Et de cette conscience cruelle de la finitude du bonheur jaillissait une jubilation vorace, une envie folle et presque cannibale de goûter l’autre et chaque instant comme s’il allait se fondre dans le néant, maintenant. 
Et Gorgonn, qui aimait sa sœur, qui aimait son ami, se sentait dépositaire d’une allégresse plus trop qu’humaine, alors qu’il les menait, ramant doucement, pour ne pas éveiller les anges, au gré d’une Seine de Théâtre comme on en avait jamais vue.

samedi 29 septembre 2012

Érection de la tour F.L.


La tour construite par Ferdinand Lapsus, appelée Tour F.L. fut tout d'abord construite à plat pour économiser les échafaudages. Une fois complètée, les psylocibes aquatiques furent employés pour la lever à partir de la Seine. Hélas, le sol étant plus meuble que prévu, ce qui n'était pas commode, la tour ripa et finit deux pattes dans la Seine. Humilié, Ferdinand légua son entreprise à Gustave Koechlin, qui se fit nommer Eiffel pour conserver la clientèle que Ferdinand avait constituée et qui se référait à son entreprise à l'entreprise FL.
Celui-ci la fit déconstruire, et reconstruire en partant de sa position finale (comme on peut maintenant le voir sur la plupart des photos d'archives, les photos de la première pose ayant été tout autant victime de la censure que de l'incrédulité générale)

lundi 24 septembre 2012

Otto Rivers Von Alset




Otto Rivers Von Alset naquit avant-premier d’une famille de onze enfants.

 Dans cette partie fière et ombrageuse de la Bohême du sud, naître  glabre, était un coup du sort. Le climat terriblement froid a favorisé, le long des unions consanguines, le type hirsute à poil et caractère drus, à tel point que de dos, il est difficile de différencier un local d’un ours commun, à part quand ils marchent, l’ours ayant une ambulation plus élégante.
Son manque de pilosité le contraignit à rester seul près du poêle à bois, et dans tout son enfance, il n’a jamais pu, pendant les onze mois d’hiver de l’année,   sortir jouer au mort ou à la momie de glace avec ses petits camarades.
Il restait donc avec sa mère, analphabète, mais très intelligente, pouvait réciter la Bible à l’envers et sans respirer : Elbib al, elbib al, elbib al, ce qui causait l’admiration et l’effroi dans leur petit village de Brnw (prononcer Brnwt).
Aussi, les formidables capacités intellectuelles de son avant-premier fils n’étonnèrent-elles pas plus que cela les crét... pardon, les paysans locaux.
Incroyablement brillant, le petit Otto allait et venait dans les rues de Brnw, inventant ici un four à pain solaire, bricolant là une pompe à eau hydraulique, puis une cage de Faraday pour les oiseaux électriques du père Strschw (prononcer Strshwzt à cause de la désinence propre aux personnes âgées), une pompe à proton de- ci et un cyclotron à main de-là.
Doté d’une imagination visuelle exceptionnelle, il pouvait se passer de plan quand il réalisait ses inventions.
Hypermnésique, linguiste, il parlait couramment huit langues (le bohêmian, le moraviste, le tchéquien, le français, l’allemand, l’anglais et le russe, le latin) et 4 autres quand il buvait (l’arabe, le croatiste, la langue de bœuf et l’emmental).
Installé deux ans à Graz pour finir ses études, il comprit que pour être heureux, il lui suffisait de ne pas vivre en Autreriche. 
Il voyagea ensuite énormément, à tel point qu’on lui attribua le sobriquet d’Otto mobile. Partout, sa frénésie d’invention éblouissait le monde, si bien qu’il finit par devenir le nègre d’Edouzson, qui venait de breveter l’escroquerie. En contrepartie, Otto inventa la démission et le coup de poing dans la gueule.
C’est en France qu’il fit la connaissance d’un presque compatriote, Franz Enstein. Il tombèrent ami l’un de l’autre immédiatement. Tout deux déclarèrent par la suite :
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi, parce que c'était nous, quoi. « 
Aussi, quand Franz s’enthousiasma pour l’idée la Femme, Otto, transporté, mit tout en œuvre pour l’aider dans ce projet. 
Alors même qu' il avait déjà tant inventé - le fil à couper la conversation, l’électricité plate et à bulle, continue et discontinue, le radar à cons et son dérivé : l’attrape blonde, le filtre à rousse, le bouche évier, l’élongateur de mojo, l’applicateur de candidatures, l’extrême onction réversible (en partenariat avec Franz) - ce dernier était sur le point de réaliser le chef-d’œuvre de toute une existence, avec le Femmophore.
Dans cette lucigraphie, il indique sur un schéma les différents éléments qui selon lui feraient la femme.
En mettant au point un compresseur à paradoxes, il était sûr d’arriver à un absolu. Basée sur un cycle lunaire, elle aurait en elle l’ombre et la lumière, la force et la tendresse, la futilité et la profondeur, l’argent et le beurre, roux et combaluzier, Bouvard et Pécuchet, un regard insondable et des reflets blonds, un rire d’argent sur une voix de cristal, etc. 
Personne à l'époque ne pouvait imaginer que nos deux compères, si géniaux qu’ils fussent, puissent mener à bien cette entreprise insensée.


dimanche 23 septembre 2012

Franz ENSTEIN


Franz Enstein était le cadet d’une famille de tempranogrades qui fuirent  l’instabilité politique et les famines de leur Moravie natale pour s’installer dans les sombres montagnes des Karapates.
Ses parents,  intellectuels brillant, l’éduquèrent dans l’amour de l’universalité, mais n’oublièrent jamais la culture fantasque qui les avait vus grandir. En Moravie,  le culte des morts fait partie de la vie quotidienne, et l’humoriste parisien Désiré Grandin blaguait :  « dans ce pays on voit les morts ravis et on envie les morts à tel point qu’on en est mort à vie « (bruit de cymbales, rires dans la salle)
C’est dans l’isolement de l’immigré, en  la nature austère et sauvage des forêts obscures des montagnes noires de la Karapatie que le petit Franz développa un goût désespéré pour la connaissance, les sciences, et celle qu’il préférait entre toutes, celle qu’il appelait la science magique, la biologie, car elle étudiait le seul phénomène physique qui fut miraculeux : la vie
Le premier plus beau jour de sa vie, comme il le raconta dans ses mémoires : « Mémoires bleues outre-mort » aux édition du Horla, fut le 13 septembre 1888. C’est ce jour qu’il réussit pour la première fois à ressusciter une anoure bicéphale qu’il venait de disséquer. Il venait de réussir l’impossible, réparer un batracien comme on répare une montre.  A partir de ce jour, il n’eût de cesse de faire revivre les morts. Malgré quelques échecs (Mathusalem, Dracula, le cerveau de Britany Speares) ses réussites de plus en plus nombreuses lui apportèrent une gloire considérable et le statut de demi-dieu vivant. Il fut convoqué par les familles les plus riches d’Europe. Mais les problèmes engendrés par ses exploits furent nombreux, et surtout, inattendus. Alors qu’il venait de redonner la vie à la princesse Euthanasia Von Hesse, proche cousine du prince de Karapatie, Il fut accusé de détournement de fonds, abus de confiance, crime de lèse-majesté, de meurtre à l’envers, insulte à la mort, blasphème, etc. En effet, la princesse n’avait pas été empoisonnée par hasard, et le fragile équilibre que sa mort avait apporté venait d’être rompu par Franz. Une guerre de succession éclata, durant laquelle sa famille, déjà déshonorée par les accusations envers leur brillant cadet, finit par être décimée. Lors de la mise à sac du château des Hesse par les Kaspar, Franz put s’échapper de sa geôle, et fuit alors vers la France.
Il y changea d’identité et se fit dès lors appeler Francis Enstein.
Essentiellement glabre, comme la plupart des tempranogrades, Francis, autant pour coller à la mode de la moustache que pour altérer son apparence et n’être ainsi point reconnu, se laissait pousser les poils du nez, et cette particularité, couplée à son caractère farouche qu’un accent âpre ne faisait qu’aggraver, le contraignait un célibat qu’il n’arrivait pas à s’expliquer.
Profondément changé par les récents événements de sa vie, il décida de ne plus jamais ressusciter qui que ce fut, et se mit petit à petit à penser à l’élaboration de la vie plutôt qu’à sa restauration. Constatant que le monde était corrompu, seule la création d’une vie nouvelle avait des chances d’atteindre un idéal de perfection
Aussi fut-il bouleversé quand lors de la rétrospective de Eusébio Praxitelos, il vit ce que le sculpteur appelait lui-même son chef-d’œuvre : La création de la femme
 . Ce fut le deuxième plus beau jour de sa vie.
A partir de ce moment là, Franz sut ce pour quoi il était destiné : donner vie, par la science, à l’œuvre d’art.


mardi 18 septembre 2012

Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)



Philémond  Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)  naquit lors de la Commune de Paris.
Issue de la grande famille des Zannélides, sa branche, dite des  Hedistes polychètes à moustaches possède normalement une reproduction bisexuée, même si aucun dimorphisme sexuel n’est apparent. Leurs corps sont souvent recouverts de soies, et c’est d’ailleurs le titre d’un de ses romans, du côté de chez Soie
Il ne dut sa survie qu’à sa décision d’éclore avant que la populace affamée ne fit de son œuf ainsi que de ceux de ses frères et sœurs une omelette vengeresse. Ce traumatisme primordial eut des conséquences irrémédiables sur la santé mentale et physique du petit Philémond Résimond Oc.. Proust, qui ne suivit ses études, tout comme la vie, que d’assez loin, et de sa chambre, ou des salons cosys dans lesquels sa douceur placide enrobant un humour acide le faisaient inviter avec empressement, afin qu’il puisse, comme le piment doux, relever le ton de la conversation sans pour autant la rendre indigeste. Malgré cette vie mondaine qui le fit passer pour snob, il ne put jamais tout à fait se remettre de cette entrée terrible dans la vie, et sa tendance naturelle, après quelque événement que ce fut, heureux ou malheureux, était de retourner dans sa coquille. D’aucun le prétendirent fêlé, et arguèrent de son amour du chiffre neuf pour mettre en avant un déséquilibre profond.
Nanti plus que de raison, il put ne jamais travailler, et passait le plus beau de ses jours à vivre la nuit, et l’ennui . Passionné d’arts et de littérature, il rédigea de nombreuses  critiques, et fit connaître Chipasso,le poète Grogonn Zola, Claire Mantis entre autres exemples célèbres.  En revanche, quand il eût s’agit de faire connaître sa propre prose, il fut malheureusement peu couronné de succès.
Mêmes ses thuriféraires devaient admettre que ses phrases lui ressemblaient, construites comme une succession d’anneaux concentriques construisant mot à mot un spleen sans fin. Cependant elles distillaient une telle sensibilité qu’on put présenter son style comme une nostalgie du présent, tant y sont intriqués tous les sentiments et pensées qui à un instant nous habitent, lorsque la passion nous submerge, et que la connaissance que nous avons de la vie et des ses conséquences nous en peint déjà la fin et qu’alors que la joie nous emporte, l’angoisse nous étreint car ce bonheur inouï porte en lui son délitement inéluctable, sa dissolution dans l’oubli, le nôtre ou celui des autres.
Ce fut cette angoisse de l’oubli qui le fit tant se passionner pour la mémoire, qui comme lui, retravaille sans cesse les souvenirs, élaborant d’autres facettes à mesures que d’autres fils nouant d’autres connexions, s’ajoutent et s’entrelacent pour faire d’une anecdote un acte fondateur, ou une masse diffuse qui ne veut plus rien dire.
Malgré cela, notre cher Mare-Ciel décidait de vivre, ou survivre, vivre seul et malheureux, vivre seul ou même à deux.  Peu avant de mourir, il écrivait : Et dussè-je, maintenant que j'étais souffrant et que je ne sortais pas seul, ne jamais pouvoir faire l'amour avec elles, j'étais tout de même heureux comme un oisillon né en cage ou dans une couveuse et qui, ayant cru longtemps que l'organisme des Hédistes polychètes à moustaches ne peut digérer que du pain sec et des médicaments, a appris tout d'un coup que les pêches, les abricots, le raisin, ne sont pas une simple parure de la campagne, mais des aliments délicieux et assimilables. Même si son geôlier ou son oiseleur ne lui permettent pas de cueillir ces beaux fruits, le monde cependant lui paraît meilleur et l'existence plus clémente. Car un désir nous semble plus beau, nous nous appuyons à lui avec plus de confiance quand nous savons qu'en dehors de nous la réalité s'y conforme, même si pour nous il n'est pas réalisable. Et nous pensons avec plus de joie à une vie où - à condition que nous écartions pour un instant de notre pensée le petit obstacle accidentel et particulier qui nous empêche personnellement et sans doute provisoirement de le faire, - nous pouvons nous imaginer l'assouvissant. Pour les belles jeunes oiselles qui passaient, du jour où j'avais su que leurs becs  pouvaient être embrassés, j'étais devenu curieux de leur chant. Et l'univers m'avait paru plus intéressant.

mardi 4 septembre 2012

La création de la femme

La plupart des golems tripodes dits aussi tridactyles sont destinés à rester ouvriers, au mieux deviennent-ils comptables ou contremaîtres, mais Eusebio Praxitelos s'est toujours montré dès sa fabrication un rebelle impénitent. On attribua son étrangeté à un défaut de fabrication. Un défaut évident était la disposition des ses yeux, deux en bas, un en haut, alors que traditionnellement les tripodes les portent à l'inverse, deux en haut, un en bas. Certains lancèrent l'hypothèse que ses yeux formant ainsi un triangle isocèle, il avait le complexe de Dieu. Mais ça ne suffit certainement pas à expliquer l'étrangeté intrinsèque d'Eusébio. La légende veut que la femme de Théophraste Béttancourt, Lily Anne, aie laissé tombé son diamant dans la matrice de la fournée d’Eusébio (Les golems étaient produits en batterie, car on en consommait alors d’impressionnantes quantités destinées à la complétion des grands travaux du métropolitain et de l'exposition universelle). Mais cette légende est apocryphe, et on suspecte plutôt le créateur des golems, Philoclès Pygmalion, d'avoir voulu outrepasser ses prérogatives, car enfin, on nomme communément les golems selon la date du calendrier. Ainsi n'est-il pas rare de croiser un golem tridactyle se nommant Pentecôte, Noël ou Mardi-gras des cendres. Alors un Eusébio Praxitèlos, voilà qui sent fort le nom inventé à propos. 

Après avoir enchaîné les petits boulots, vendeur d’yeux, déboucheur de haricots bigornotés, peigneur de pelouses, bombeur d’ardoise puis de torse, il devint apprenti dans l’atelier de Julius Rhodes I et Auguste Rhodes II, dit le Retour.
Il était logique qu'il devint sculpteur car les tripodes faisaient tout par trois, et la sculpture lui permit de créer chaque nouvelle oeuvre en trois dimensions en une seule fois, lui permettant de laisser derrière lui les triptyques auxquels il était jusque-là condamné. 

Une fois sa réputation faite, son indépendance prise, et après avoir représenté tout ce que la planète pouvait porter de vivant, son infatigable imagination le poussa à créer des êtres nouveaux que la nature elle-même n’aurait pu concevoir tant leurs formes paraissaient étrangères à tout bon sens. 

C’est ainsi qu’ Eusebio Praxitélos inventa la femme. 
C'est à dire le tout début de la fin des monstres de Paris

Le Génial Chipasso rompt avec la tradition

Chipasso, le génie visionnaire, avec sa première toile abstraite qui allait révolutionner l'histoire de l'art

Zénophase Athénor de Lalouze

Zénophase était indéniablement un conformiste. Respectueux des traditions et conventions, il manifesta dès sa naissance une méfiance instinctive à l'égard de tout changement. A tel point qu’il redoubla assidûment toutes ses classes jusqu’à l’âge adulte.


A vingt et un ans, il fut décidé par son père Zéphirais Adélias de Lalouze qu’il embrassât la fonction publique, et comme il appartenait à la haute société il devint donc haut fonctionnaire.

Par le jeu des promotions automatiques, et grâce à une incompétence aussi polyvalente qu’absolue, Zénophase gravit tous les échelons de la carrière pour atteindre le poste d’inspecteur des finances où il excella de la même brillante manière.

Sous la double impulsion de son conservatisme flamboyant et de son aversion pour l’effort, le ministère des finances connut une période dorée qui dura trois décennies et qui furent plus tard nommées les trente faramineuses. 

Pour passer le temps, Zénophase taquinait la muse, et écrivit un poème de trente vers à son épouse, au rythme d’un vers par an. La première année de sa prise de fonction, n’ayant écrit qu’un seul vers, ses confrères poètes lui décernèrent le sobriquet de Ténia, qui lui resta sur l’estomac et sur le cœur pour le reste de ses jours.
Il aimait à dire : faut écrire un vers. écrire un vers, quand on est bleu, c'est peindre en or le gris du coeur, accrocher un arc au ciel, planter une graine de lune et voir germer un soleil.

Une partie de son poème posa polémique car Verlaine en attribuait la maternité à Raimbaud,à moins que ce ne fut l'inverse.

Il pleure dans mon bureau
Comme il pleut sur la ville ;
Quel est ce bourreau
Qui torture mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie
S’ennuie si tant de toi
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sa maison
Car ce bureau l’écœure.
Quelle est cette déraison
Travailler tue le bonheur

C’est bien la pire peine
Que de compter les heures
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Chuck Darloose

Il fut l'inventeur du Darloosisme, théorie proposant que les espèces changent, mais pas forcément pour le meilleur.
Il suffit uniquement que les individus leur appartenant réussissent à se reproduire. Cette fonction emplie, les variations apportées au cours des générations n'ont pas de but prédéterminé, et le Darloosisme peut donc se résumer à la survie des moins mals foutus.
Charles Darwin, plus en accord avec la pensée des dirigeants de l'époque, a profité du scandale provoqué par l'étude sur la sexualité des champignons et autres mycoses de Chuck pour le déconsidérer et prendre sa place sur le devant de la scène.
Chuck fera remarquer ironiquement que le succès de son rival prouvait bien que la vie ne favorisait pas les meilleurs. 

Adelbert Zweistein


Il fut le génial inventeur de la relativité globale.
Génie insurpassable, il fut aussi un comique très apprécié en son temps. 
ses citations les plus connues sont : 
"Tout est plutôt globalement relatif, ou pas"
"C'est pas pour me vanter, mais il fait vraiment beau"
" rien de plus troublant qu'un trou noir"
"C'est l'histoire d'un hadron sans domicile qui visite des mésons"
"Ce que je préfère dans la vie, ce sont la physique et les femmes, et dans les deux, la particule











Pendant ce temps, un joyeux évènement :

une naissance de Golem tridactyle dans la clinique de Notre-Dame du Rouvray

à la rescousse du docteur Jonathan Livingpebble


A l’époque déjà  lointaine où j’étais lieutenant  à bord de l’Etoile de mer, alrs en croisière sur la côte orientale d’Afrique, j’eus souvent pleine occasion de voir quelques-unes des atrocités de la traite des noirs, et les souffrances dont je fus témoin éveillèrent en moi le vif désir de travailler pour ma part à la suppression de cet odieux trafic. J’acquis bientôt la conviction qu’à moins de l’attaquer à la source même, tous les efforts  tentés pour détruire l’horrible mal n’aboutiraient qu’à le pallier faiblement. D’un autre côté, le récit de l’expédition de Burten et de Spoke chez les Samolis avait excité en moi la soif des voyages et des découvertes ; et lorsque j’appris que des marchands de Zizanbar avaient gagné la côte occidentale, je sentis que ce qui avait était accompli par un Arabe était possible à un officier de la marine bretonne.
Aussitôt que l’Etoile de mer fut désarmée, j’offris mes services à la société géographique de Paris pour aller à la recherche de Jonathan Livingpebble. Et je passerais ici sous silence les péripéties qui m’amenèrent de Maisons-Alfort jusqu’aux rives du lac Victoria (cependant, je ne peux m’empêcher de signaler que mon étude du kisahouahili, langue de la côte répandue au loin dans l’intérieur, et que mon habitude des fièvres et des barques non pontées, que ce fusse sur la Mer Rouge ou en Abyssinie, me furent des atouts précieux)
Quelle ne fut donc ma déception cruelle  quand je réalisais que les efforts que nous tous,  héros, aventuriers énergiques et heureux, avions déployés afin de chercher dans tous les recoins de cette Afrique si terrible, si belle et si sauvage, au détour de chaque bosquet, aux confins de chaque désert, sous les griffes acérées de chaque félin, sous l’arrière-train formidable de chaque hippopotames ou à l’abri d’une case ou d’une hutte, ne furent accomplis qu’au profit d’un individu n’en remontrant en rien aux plus vils traiteurs de chair nègre de la péninsule arabique.
La lucigraphie que j’ai prise le lui le présente en effet en sa tenue de commandeur, soumettant à son pouvoir un fier Msahouahili dont les rites ancestraux empêchaient qu’ils se rebellasse contre l’aîné qu’était pour lui Jonathan Livingpebble

Lieutenant Jean-Apollon Myrtille, de la marine bretonne

Pendant ce temps-là,

 dans la Banlieue Est de Paris, à Montreuil, le petit peuple vaque à ses occupations...

à l'arrêt de l'omnistylommatophore 69

Il est émouvant ce texte d'Alphons Ruelle, qui explique comment les limaces-bus (appelées de manière bien complexe omnistylommatophorae, de omni : tous et sty-machin : limace) couvraient de couleurs les rues encore non asphaltées de Paris : " Ah que me manquent ces temps merveilleux où petit je regardais s'iriser le ciel dans la bave des omnistylommatophorae. Ma grand-mère m'empêchait de m'en maculer les mains mais dès qu'elle ne pouvait me voir, je me couvrais aussitôt les doigts et les paumes d'arc-en-ciel visqueux que j'allais bien vite coller sur le visage de ma cousine pour la faire crier ! "

Premières excavations du futur métropolitain parisien


Un nombre important de golems tridactyles furent créés
pour mettre en oeuvre les travaux du métropolitain parisien.

Camille et Charles-Arthur Flammarigolons

Sur cette lucigraphie, les deux frères sont en train de calculer le cycle de la comète de Hallédonk. Lors de leur enfance, alors qu'ils grandissaient de concert,  les deux compères constatèrent que leurs organes internes s'écartaient les uns des autres. Extrapolant cette constatation à l'espace sans limite dans lequel évolue notre fière planète, ils développèrent la théorie de la croissance de l'univers, qui fut validée par leurs observations. Cependant, ils ne purent jamais trouver d'accord sur l'âge de notre monde, et si celui-ci avait ou non passé sa puberté, Charles-Arthur insistant sur l'absence de poils sur les astres dérivant dans l'éther.

La nef Sélène prête au décollage


Départ de la nef Sélène.
Leur Sélènnef ayant raté la Lune à cause d'une légère asymétrie du ressort propulsatoire, le couple de courageux étheronautes a dérivé dans l’éther et a finalement échoué sur Mars. Dépourvus tout d’abord de toute technologie leur permettant un rapide retour, ils y créèrent une colonie. Giovanni Schiaparelli aperçut grâce à sa lunette les canaux que ces courageux colons creusèrent afin de récolter le peu d’eau que cette aride astéroide leur offrait. Leurs arrière-petits enfants n'ont pu revenir sur la planète de leurs aînés que plus d’un demi-siècle plus tard. Ils se crashèrent à Roswell, dans le nouveau monde de leur ancienne Terre et on n'entendit plus jamais parler d'eux.

Ferdinand Zévide

inventeur des orientables Zévide






Abel Blairot et l'ingénieur Edouard-Thomas Sohn (dit Eddy Sohn), ami de James Quoi, lors de la tentative de la traversée de l'atlantique.