dimanche 28 octobre 2012

Cher lecteur

Cher lecteur

Alors que j'explorais le grenier de ma grand-mère, étonnant résumé d'une vie exceptionnellement riche et longue qui la vit petite paysanne bretonne partant pour la capitale, y devenir bonne à tout faire puis gouvernante de petits princes russes exilés, espionne, résistante, femme de marin, entrepreneuse et matriarche crainte et obéie de toute sa descendance, je tombais entre deux mannequins de couture et quelques cartons à chapeaux sur une malle trop richement ouvragée pour appartenir à ma modeste famille.Trop impatient pour en chercher la clef, et doutant qu'il y en ait une qui ouvrit le cadenas énorme et rouillé, j'en démontais les charnières et découvris alors une masse de photos et de documents exceptionnels.

Au départ j'ai moi-même cru à un canular fantastique, ma famille n'étant pas la dernière pour la plaisanterie, mais en recoupant les informations des documents écrits, des photos, des lettres, des plans, des actes notariés, j'ai pu reconstituer un monde non seulement disparu, mais scandaleusement caché. Dès lors, chaque élément qui dans notre histoire me paraissait bizarre, dont l'explication ne m'avait jusqu'ici qu'en partie convaincu, trouvait là un éclairage aussi limpide qu'inédit.

C'est grâce à un travail de bénédictin que j'ai pu restaurer les quelques photos et quelques écrits présentés ici, ressuscitant une époque qui fut par la suite totalement réécrite.

Je peux maintenant vous démontrer que, contrairement à ce que relate ce roman apocryphe « les mystères de Paris » d'Eugène Sue, originellement titré « les monstres de Paris » de Jane Sweat, ce sont les monstres qui firent de la France la nation triomphante qu'elle était, ce sont eux qui en écrivirent les plus belles pages, peignèrent  les plus belles représentations, en chantèrent les plus belles chansons.L'homme les a remplacés, occultés, niés, effacés.
 Il s'est approprié le monde qu'ils avaient façonné, et l'opprobre que nous jetons encore sur nos prédécesseurs n'est que la manifestation de la honte que cette vilenie provoque en nous.

Il est temps de reconnaître notre dette et rendre à César ce qui appartient à Zénophase Athénor de la Louze, Polycarpe De La Manche, Eusébio Praxitélos, Otto Rivers von Alset, Vincent, Gorgonn et Astorpia Zola et autres Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)

Hélas, les archives en ma possession ne recouvrent que le XIXème et le début du XXème siècle mais je ne désespère pas de trouver des preuves plus anciennes qui montreront qu'en vérité ce sont les monstres qui firent œuvre de civilisation.


Votre dévouéDavid Cochard

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