samedi 29 septembre 2012

Érection de la tour F.L.


La tour construite par Ferdinand Lapsus, appelée Tour F.L. fut tout d'abord construite à plat pour économiser les échafaudages. Une fois complètée, les psylocibes aquatiques furent employés pour la lever à partir de la Seine. Hélas, le sol étant plus meuble que prévu, ce qui n'était pas commode, la tour ripa et finit deux pattes dans la Seine. Humilié, Ferdinand légua son entreprise à Gustave Koechlin, qui se fit nommer Eiffel pour conserver la clientèle que Ferdinand avait constituée et qui se référait à son entreprise à l'entreprise FL.
Celui-ci la fit déconstruire, et reconstruire en partant de sa position finale (comme on peut maintenant le voir sur la plupart des photos d'archives, les photos de la première pose ayant été tout autant victime de la censure que de l'incrédulité générale)

lundi 24 septembre 2012

Otto Rivers Von Alset




Otto Rivers Von Alset naquit avant-premier d’une famille de onze enfants.

 Dans cette partie fière et ombrageuse de la Bohême du sud, naître  glabre, était un coup du sort. Le climat terriblement froid a favorisé, le long des unions consanguines, le type hirsute à poil et caractère drus, à tel point que de dos, il est difficile de différencier un local d’un ours commun, à part quand ils marchent, l’ours ayant une ambulation plus élégante.
Son manque de pilosité le contraignit à rester seul près du poêle à bois, et dans tout son enfance, il n’a jamais pu, pendant les onze mois d’hiver de l’année,   sortir jouer au mort ou à la momie de glace avec ses petits camarades.
Il restait donc avec sa mère, analphabète, mais très intelligente, pouvait réciter la Bible à l’envers et sans respirer : Elbib al, elbib al, elbib al, ce qui causait l’admiration et l’effroi dans leur petit village de Brnw (prononcer Brnwt).
Aussi, les formidables capacités intellectuelles de son avant-premier fils n’étonnèrent-elles pas plus que cela les crét... pardon, les paysans locaux.
Incroyablement brillant, le petit Otto allait et venait dans les rues de Brnw, inventant ici un four à pain solaire, bricolant là une pompe à eau hydraulique, puis une cage de Faraday pour les oiseaux électriques du père Strschw (prononcer Strshwzt à cause de la désinence propre aux personnes âgées), une pompe à proton de- ci et un cyclotron à main de-là.
Doté d’une imagination visuelle exceptionnelle, il pouvait se passer de plan quand il réalisait ses inventions.
Hypermnésique, linguiste, il parlait couramment huit langues (le bohêmian, le moraviste, le tchéquien, le français, l’allemand, l’anglais et le russe, le latin) et 4 autres quand il buvait (l’arabe, le croatiste, la langue de bœuf et l’emmental).
Installé deux ans à Graz pour finir ses études, il comprit que pour être heureux, il lui suffisait de ne pas vivre en Autreriche. 
Il voyagea ensuite énormément, à tel point qu’on lui attribua le sobriquet d’Otto mobile. Partout, sa frénésie d’invention éblouissait le monde, si bien qu’il finit par devenir le nègre d’Edouzson, qui venait de breveter l’escroquerie. En contrepartie, Otto inventa la démission et le coup de poing dans la gueule.
C’est en France qu’il fit la connaissance d’un presque compatriote, Franz Enstein. Il tombèrent ami l’un de l’autre immédiatement. Tout deux déclarèrent par la suite :
« Parce que c’était lui, parce que c’était moi, parce que c'était nous, quoi. « 
Aussi, quand Franz s’enthousiasma pour l’idée la Femme, Otto, transporté, mit tout en œuvre pour l’aider dans ce projet. 
Alors même qu' il avait déjà tant inventé - le fil à couper la conversation, l’électricité plate et à bulle, continue et discontinue, le radar à cons et son dérivé : l’attrape blonde, le filtre à rousse, le bouche évier, l’élongateur de mojo, l’applicateur de candidatures, l’extrême onction réversible (en partenariat avec Franz) - ce dernier était sur le point de réaliser le chef-d’œuvre de toute une existence, avec le Femmophore.
Dans cette lucigraphie, il indique sur un schéma les différents éléments qui selon lui feraient la femme.
En mettant au point un compresseur à paradoxes, il était sûr d’arriver à un absolu. Basée sur un cycle lunaire, elle aurait en elle l’ombre et la lumière, la force et la tendresse, la futilité et la profondeur, l’argent et le beurre, roux et combaluzier, Bouvard et Pécuchet, un regard insondable et des reflets blonds, un rire d’argent sur une voix de cristal, etc. 
Personne à l'époque ne pouvait imaginer que nos deux compères, si géniaux qu’ils fussent, puissent mener à bien cette entreprise insensée.


dimanche 23 septembre 2012

Franz ENSTEIN


Franz Enstein était le cadet d’une famille de tempranogrades qui fuirent  l’instabilité politique et les famines de leur Moravie natale pour s’installer dans les sombres montagnes des Karapates.
Ses parents,  intellectuels brillant, l’éduquèrent dans l’amour de l’universalité, mais n’oublièrent jamais la culture fantasque qui les avait vus grandir. En Moravie,  le culte des morts fait partie de la vie quotidienne, et l’humoriste parisien Désiré Grandin blaguait :  « dans ce pays on voit les morts ravis et on envie les morts à tel point qu’on en est mort à vie « (bruit de cymbales, rires dans la salle)
C’est dans l’isolement de l’immigré, en  la nature austère et sauvage des forêts obscures des montagnes noires de la Karapatie que le petit Franz développa un goût désespéré pour la connaissance, les sciences, et celle qu’il préférait entre toutes, celle qu’il appelait la science magique, la biologie, car elle étudiait le seul phénomène physique qui fut miraculeux : la vie
Le premier plus beau jour de sa vie, comme il le raconta dans ses mémoires : « Mémoires bleues outre-mort » aux édition du Horla, fut le 13 septembre 1888. C’est ce jour qu’il réussit pour la première fois à ressusciter une anoure bicéphale qu’il venait de disséquer. Il venait de réussir l’impossible, réparer un batracien comme on répare une montre.  A partir de ce jour, il n’eût de cesse de faire revivre les morts. Malgré quelques échecs (Mathusalem, Dracula, le cerveau de Britany Speares) ses réussites de plus en plus nombreuses lui apportèrent une gloire considérable et le statut de demi-dieu vivant. Il fut convoqué par les familles les plus riches d’Europe. Mais les problèmes engendrés par ses exploits furent nombreux, et surtout, inattendus. Alors qu’il venait de redonner la vie à la princesse Euthanasia Von Hesse, proche cousine du prince de Karapatie, Il fut accusé de détournement de fonds, abus de confiance, crime de lèse-majesté, de meurtre à l’envers, insulte à la mort, blasphème, etc. En effet, la princesse n’avait pas été empoisonnée par hasard, et le fragile équilibre que sa mort avait apporté venait d’être rompu par Franz. Une guerre de succession éclata, durant laquelle sa famille, déjà déshonorée par les accusations envers leur brillant cadet, finit par être décimée. Lors de la mise à sac du château des Hesse par les Kaspar, Franz put s’échapper de sa geôle, et fuit alors vers la France.
Il y changea d’identité et se fit dès lors appeler Francis Enstein.
Essentiellement glabre, comme la plupart des tempranogrades, Francis, autant pour coller à la mode de la moustache que pour altérer son apparence et n’être ainsi point reconnu, se laissait pousser les poils du nez, et cette particularité, couplée à son caractère farouche qu’un accent âpre ne faisait qu’aggraver, le contraignait un célibat qu’il n’arrivait pas à s’expliquer.
Profondément changé par les récents événements de sa vie, il décida de ne plus jamais ressusciter qui que ce fut, et se mit petit à petit à penser à l’élaboration de la vie plutôt qu’à sa restauration. Constatant que le monde était corrompu, seule la création d’une vie nouvelle avait des chances d’atteindre un idéal de perfection
Aussi fut-il bouleversé quand lors de la rétrospective de Eusébio Praxitelos, il vit ce que le sculpteur appelait lui-même son chef-d’œuvre : La création de la femme
 . Ce fut le deuxième plus beau jour de sa vie.
A partir de ce moment là, Franz sut ce pour quoi il était destiné : donner vie, par la science, à l’œuvre d’art.


mardi 18 septembre 2012

Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)



Philémond  Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)  naquit lors de la Commune de Paris.
Issue de la grande famille des Zannélides, sa branche, dite des  Hedistes polychètes à moustaches possède normalement une reproduction bisexuée, même si aucun dimorphisme sexuel n’est apparent. Leurs corps sont souvent recouverts de soies, et c’est d’ailleurs le titre d’un de ses romans, du côté de chez Soie
Il ne dut sa survie qu’à sa décision d’éclore avant que la populace affamée ne fit de son œuf ainsi que de ceux de ses frères et sœurs une omelette vengeresse. Ce traumatisme primordial eut des conséquences irrémédiables sur la santé mentale et physique du petit Philémond Résimond Oc.. Proust, qui ne suivit ses études, tout comme la vie, que d’assez loin, et de sa chambre, ou des salons cosys dans lesquels sa douceur placide enrobant un humour acide le faisaient inviter avec empressement, afin qu’il puisse, comme le piment doux, relever le ton de la conversation sans pour autant la rendre indigeste. Malgré cette vie mondaine qui le fit passer pour snob, il ne put jamais tout à fait se remettre de cette entrée terrible dans la vie, et sa tendance naturelle, après quelque événement que ce fut, heureux ou malheureux, était de retourner dans sa coquille. D’aucun le prétendirent fêlé, et arguèrent de son amour du chiffre neuf pour mettre en avant un déséquilibre profond.
Nanti plus que de raison, il put ne jamais travailler, et passait le plus beau de ses jours à vivre la nuit, et l’ennui . Passionné d’arts et de littérature, il rédigea de nombreuses  critiques, et fit connaître Chipasso,le poète Grogonn Zola, Claire Mantis entre autres exemples célèbres.  En revanche, quand il eût s’agit de faire connaître sa propre prose, il fut malheureusement peu couronné de succès.
Mêmes ses thuriféraires devaient admettre que ses phrases lui ressemblaient, construites comme une succession d’anneaux concentriques construisant mot à mot un spleen sans fin. Cependant elles distillaient une telle sensibilité qu’on put présenter son style comme une nostalgie du présent, tant y sont intriqués tous les sentiments et pensées qui à un instant nous habitent, lorsque la passion nous submerge, et que la connaissance que nous avons de la vie et des ses conséquences nous en peint déjà la fin et qu’alors que la joie nous emporte, l’angoisse nous étreint car ce bonheur inouï porte en lui son délitement inéluctable, sa dissolution dans l’oubli, le nôtre ou celui des autres.
Ce fut cette angoisse de l’oubli qui le fit tant se passionner pour la mémoire, qui comme lui, retravaille sans cesse les souvenirs, élaborant d’autres facettes à mesures que d’autres fils nouant d’autres connexions, s’ajoutent et s’entrelacent pour faire d’une anecdote un acte fondateur, ou une masse diffuse qui ne veut plus rien dire.
Malgré cela, notre cher Mare-Ciel décidait de vivre, ou survivre, vivre seul et malheureux, vivre seul ou même à deux.  Peu avant de mourir, il écrivait : Et dussè-je, maintenant que j'étais souffrant et que je ne sortais pas seul, ne jamais pouvoir faire l'amour avec elles, j'étais tout de même heureux comme un oisillon né en cage ou dans une couveuse et qui, ayant cru longtemps que l'organisme des Hédistes polychètes à moustaches ne peut digérer que du pain sec et des médicaments, a appris tout d'un coup que les pêches, les abricots, le raisin, ne sont pas une simple parure de la campagne, mais des aliments délicieux et assimilables. Même si son geôlier ou son oiseleur ne lui permettent pas de cueillir ces beaux fruits, le monde cependant lui paraît meilleur et l'existence plus clémente. Car un désir nous semble plus beau, nous nous appuyons à lui avec plus de confiance quand nous savons qu'en dehors de nous la réalité s'y conforme, même si pour nous il n'est pas réalisable. Et nous pensons avec plus de joie à une vie où - à condition que nous écartions pour un instant de notre pensée le petit obstacle accidentel et particulier qui nous empêche personnellement et sans doute provisoirement de le faire, - nous pouvons nous imaginer l'assouvissant. Pour les belles jeunes oiselles qui passaient, du jour où j'avais su que leurs becs  pouvaient être embrassés, j'étais devenu curieux de leur chant. Et l'univers m'avait paru plus intéressant.

mardi 4 septembre 2012

La création de la femme

La plupart des golems tripodes dits aussi tridactyles sont destinés à rester ouvriers, au mieux deviennent-ils comptables ou contremaîtres, mais Eusebio Praxitelos s'est toujours montré dès sa fabrication un rebelle impénitent. On attribua son étrangeté à un défaut de fabrication. Un défaut évident était la disposition des ses yeux, deux en bas, un en haut, alors que traditionnellement les tripodes les portent à l'inverse, deux en haut, un en bas. Certains lancèrent l'hypothèse que ses yeux formant ainsi un triangle isocèle, il avait le complexe de Dieu. Mais ça ne suffit certainement pas à expliquer l'étrangeté intrinsèque d'Eusébio. La légende veut que la femme de Théophraste Béttancourt, Lily Anne, aie laissé tombé son diamant dans la matrice de la fournée d’Eusébio (Les golems étaient produits en batterie, car on en consommait alors d’impressionnantes quantités destinées à la complétion des grands travaux du métropolitain et de l'exposition universelle). Mais cette légende est apocryphe, et on suspecte plutôt le créateur des golems, Philoclès Pygmalion, d'avoir voulu outrepasser ses prérogatives, car enfin, on nomme communément les golems selon la date du calendrier. Ainsi n'est-il pas rare de croiser un golem tridactyle se nommant Pentecôte, Noël ou Mardi-gras des cendres. Alors un Eusébio Praxitèlos, voilà qui sent fort le nom inventé à propos. 

Après avoir enchaîné les petits boulots, vendeur d’yeux, déboucheur de haricots bigornotés, peigneur de pelouses, bombeur d’ardoise puis de torse, il devint apprenti dans l’atelier de Julius Rhodes I et Auguste Rhodes II, dit le Retour.
Il était logique qu'il devint sculpteur car les tripodes faisaient tout par trois, et la sculpture lui permit de créer chaque nouvelle oeuvre en trois dimensions en une seule fois, lui permettant de laisser derrière lui les triptyques auxquels il était jusque-là condamné. 

Une fois sa réputation faite, son indépendance prise, et après avoir représenté tout ce que la planète pouvait porter de vivant, son infatigable imagination le poussa à créer des êtres nouveaux que la nature elle-même n’aurait pu concevoir tant leurs formes paraissaient étrangères à tout bon sens. 

C’est ainsi qu’ Eusebio Praxitélos inventa la femme. 
C'est à dire le tout début de la fin des monstres de Paris

Le Génial Chipasso rompt avec la tradition

Chipasso, le génie visionnaire, avec sa première toile abstraite qui allait révolutionner l'histoire de l'art

Zénophase Athénor de Lalouze

Zénophase était indéniablement un conformiste. Respectueux des traditions et conventions, il manifesta dès sa naissance une méfiance instinctive à l'égard de tout changement. A tel point qu’il redoubla assidûment toutes ses classes jusqu’à l’âge adulte.


A vingt et un ans, il fut décidé par son père Zéphirais Adélias de Lalouze qu’il embrassât la fonction publique, et comme il appartenait à la haute société il devint donc haut fonctionnaire.

Par le jeu des promotions automatiques, et grâce à une incompétence aussi polyvalente qu’absolue, Zénophase gravit tous les échelons de la carrière pour atteindre le poste d’inspecteur des finances où il excella de la même brillante manière.

Sous la double impulsion de son conservatisme flamboyant et de son aversion pour l’effort, le ministère des finances connut une période dorée qui dura trois décennies et qui furent plus tard nommées les trente faramineuses. 

Pour passer le temps, Zénophase taquinait la muse, et écrivit un poème de trente vers à son épouse, au rythme d’un vers par an. La première année de sa prise de fonction, n’ayant écrit qu’un seul vers, ses confrères poètes lui décernèrent le sobriquet de Ténia, qui lui resta sur l’estomac et sur le cœur pour le reste de ses jours.
Il aimait à dire : faut écrire un vers. écrire un vers, quand on est bleu, c'est peindre en or le gris du coeur, accrocher un arc au ciel, planter une graine de lune et voir germer un soleil.

Une partie de son poème posa polémique car Verlaine en attribuait la maternité à Raimbaud,à moins que ce ne fut l'inverse.

Il pleure dans mon bureau
Comme il pleut sur la ville ;
Quel est ce bourreau
Qui torture mon cœur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un cœur qui s’ennuie
S’ennuie si tant de toi
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sa maison
Car ce bureau l’écœure.
Quelle est cette déraison
Travailler tue le bonheur

C’est bien la pire peine
Que de compter les heures
Sans amour et sans haine
Mon cœur a tant de peine !

Chuck Darloose

Il fut l'inventeur du Darloosisme, théorie proposant que les espèces changent, mais pas forcément pour le meilleur.
Il suffit uniquement que les individus leur appartenant réussissent à se reproduire. Cette fonction emplie, les variations apportées au cours des générations n'ont pas de but prédéterminé, et le Darloosisme peut donc se résumer à la survie des moins mals foutus.
Charles Darwin, plus en accord avec la pensée des dirigeants de l'époque, a profité du scandale provoqué par l'étude sur la sexualité des champignons et autres mycoses de Chuck pour le déconsidérer et prendre sa place sur le devant de la scène.
Chuck fera remarquer ironiquement que le succès de son rival prouvait bien que la vie ne favorisait pas les meilleurs. 

Adelbert Zweistein


Il fut le génial inventeur de la relativité globale.
Génie insurpassable, il fut aussi un comique très apprécié en son temps. 
ses citations les plus connues sont : 
"Tout est plutôt globalement relatif, ou pas"
"C'est pas pour me vanter, mais il fait vraiment beau"
" rien de plus troublant qu'un trou noir"
"C'est l'histoire d'un hadron sans domicile qui visite des mésons"
"Ce que je préfère dans la vie, ce sont la physique et les femmes, et dans les deux, la particule











Pendant ce temps, un joyeux évènement :

une naissance de Golem tridactyle dans la clinique de Notre-Dame du Rouvray

à la rescousse du docteur Jonathan Livingpebble


A l’époque déjà  lointaine où j’étais lieutenant  à bord de l’Etoile de mer, alrs en croisière sur la côte orientale d’Afrique, j’eus souvent pleine occasion de voir quelques-unes des atrocités de la traite des noirs, et les souffrances dont je fus témoin éveillèrent en moi le vif désir de travailler pour ma part à la suppression de cet odieux trafic. J’acquis bientôt la conviction qu’à moins de l’attaquer à la source même, tous les efforts  tentés pour détruire l’horrible mal n’aboutiraient qu’à le pallier faiblement. D’un autre côté, le récit de l’expédition de Burten et de Spoke chez les Samolis avait excité en moi la soif des voyages et des découvertes ; et lorsque j’appris que des marchands de Zizanbar avaient gagné la côte occidentale, je sentis que ce qui avait était accompli par un Arabe était possible à un officier de la marine bretonne.
Aussitôt que l’Etoile de mer fut désarmée, j’offris mes services à la société géographique de Paris pour aller à la recherche de Jonathan Livingpebble. Et je passerais ici sous silence les péripéties qui m’amenèrent de Maisons-Alfort jusqu’aux rives du lac Victoria (cependant, je ne peux m’empêcher de signaler que mon étude du kisahouahili, langue de la côte répandue au loin dans l’intérieur, et que mon habitude des fièvres et des barques non pontées, que ce fusse sur la Mer Rouge ou en Abyssinie, me furent des atouts précieux)
Quelle ne fut donc ma déception cruelle  quand je réalisais que les efforts que nous tous,  héros, aventuriers énergiques et heureux, avions déployés afin de chercher dans tous les recoins de cette Afrique si terrible, si belle et si sauvage, au détour de chaque bosquet, aux confins de chaque désert, sous les griffes acérées de chaque félin, sous l’arrière-train formidable de chaque hippopotames ou à l’abri d’une case ou d’une hutte, ne furent accomplis qu’au profit d’un individu n’en remontrant en rien aux plus vils traiteurs de chair nègre de la péninsule arabique.
La lucigraphie que j’ai prise le lui le présente en effet en sa tenue de commandeur, soumettant à son pouvoir un fier Msahouahili dont les rites ancestraux empêchaient qu’ils se rebellasse contre l’aîné qu’était pour lui Jonathan Livingpebble

Lieutenant Jean-Apollon Myrtille, de la marine bretonne

Pendant ce temps-là,

 dans la Banlieue Est de Paris, à Montreuil, le petit peuple vaque à ses occupations...

à l'arrêt de l'omnistylommatophore 69

Il est émouvant ce texte d'Alphons Ruelle, qui explique comment les limaces-bus (appelées de manière bien complexe omnistylommatophorae, de omni : tous et sty-machin : limace) couvraient de couleurs les rues encore non asphaltées de Paris : " Ah que me manquent ces temps merveilleux où petit je regardais s'iriser le ciel dans la bave des omnistylommatophorae. Ma grand-mère m'empêchait de m'en maculer les mains mais dès qu'elle ne pouvait me voir, je me couvrais aussitôt les doigts et les paumes d'arc-en-ciel visqueux que j'allais bien vite coller sur le visage de ma cousine pour la faire crier ! "

Premières excavations du futur métropolitain parisien


Un nombre important de golems tridactyles furent créés
pour mettre en oeuvre les travaux du métropolitain parisien.

Camille et Charles-Arthur Flammarigolons

Sur cette lucigraphie, les deux frères sont en train de calculer le cycle de la comète de Hallédonk. Lors de leur enfance, alors qu'ils grandissaient de concert,  les deux compères constatèrent que leurs organes internes s'écartaient les uns des autres. Extrapolant cette constatation à l'espace sans limite dans lequel évolue notre fière planète, ils développèrent la théorie de la croissance de l'univers, qui fut validée par leurs observations. Cependant, ils ne purent jamais trouver d'accord sur l'âge de notre monde, et si celui-ci avait ou non passé sa puberté, Charles-Arthur insistant sur l'absence de poils sur les astres dérivant dans l'éther.

La nef Sélène prête au décollage


Départ de la nef Sélène.
Leur Sélènnef ayant raté la Lune à cause d'une légère asymétrie du ressort propulsatoire, le couple de courageux étheronautes a dérivé dans l’éther et a finalement échoué sur Mars. Dépourvus tout d’abord de toute technologie leur permettant un rapide retour, ils y créèrent une colonie. Giovanni Schiaparelli aperçut grâce à sa lunette les canaux que ces courageux colons creusèrent afin de récolter le peu d’eau que cette aride astéroide leur offrait. Leurs arrière-petits enfants n'ont pu revenir sur la planète de leurs aînés que plus d’un demi-siècle plus tard. Ils se crashèrent à Roswell, dans le nouveau monde de leur ancienne Terre et on n'entendit plus jamais parler d'eux.

Ferdinand Zévide

inventeur des orientables Zévide






Abel Blairot et l'ingénieur Edouard-Thomas Sohn (dit Eddy Sohn), ami de James Quoi, lors de la tentative de la traversée de l'atlantique.


Théophraste Béttancourt


Financier, promoteur, mécène, bienfaiteur, vendeur d'armes

Charles-Gustave-Alphonse de la Pierre qui branle

Maréchal d'empire 
héros de la Campagne de Perle à Rebours et de Vannes sur Verlan


Sasha Redshield

banquier, philanthrope, mécène, amateur d'art,
usurier, rentier, investisseur, fils à son père, mari de sa femme,
père de sa fille, frère de sa soeur, frère de son frère, etc

Le Baron Hüttmann

Beau-frère du surévalué Baron Hausmann
Il a déconstruit Paris

Jacques Bourvil, le Vendieux



Quand on veut jeter un œil, le vendieux est toujours là. 
Quand on est en colère on peut lui acheter un œil noir,
quand on est triste, un oeil humide, marin, délavé,
et quand est amoureux, on peut soit opter
pour des yeux de crapaud mort d'amour,
soit oeil de velours.
Et de toutes façons, il est toujours agréable de disposer d'un oeil neuf. 
Même quand il s'agit d'une recette de gâteau,
c'est toujours meilleur avec des yeux frais.
Un bien beau métier.

Paris, capitale de la mode

C'est à cette époque que Paris s'imposa comme la capitale de la mode, et le coiffeur Jacques Troissanges fut le plus réputé de tous les merlans, spécialiste de la raie des sirènes et des morues

Claire Mantis


muse, peintre, sculpteur, poétesse, our laquelle Alfred de Moussé écrivit :
"égérie de vous voir si belle en mon miroir"

Ludmilla Coruscant


la médium spirituelle la plus voyante de son époque

 Irina Podcha

la danseuse qui inventa le chien chien chien

Le pilote de course Argentin Fuegio

 Il disait : Amo a la velocidad. Cuando sube tengo la impresion que seguro me lleve rápido al futuro. aun si lo mas conozco al futuro, lo mas me parece sobre estimado. No es para despreciarlo, pero cuando pase al presente, ya se va para siempre como si nunca habia existado
Voici la traduction de l'exubérant pilote : j'adore la vitesse. Quand je pilote j'ai l'im

pression qu'elle va m'emmener tout de suite vers le futur. Même si plus je connais le futur, plus il me paraît surévalué, et ce n'est pas pour le déprécier, mais quand il passe au présent, il est déjà parti pour toujours comme s'il n'avait jamais existé.
De bien belles paroles qui sûrement hanteront pendant longtemps les amoureux de la formule 1

La peinture sensible d'Edgard Demec

Une danseuse de l'Opéra de Paris, peinte par le peintre hétéradelphe Edgard Demec

Zynoooth, le manchot cyclope

Kristina Amundsenn

et l'animal de compagnie que son mari a ramené du pôle

La Goinfrue


la plus grande chanteuse de l'époque. 

Après avoir été la courtisane la plus prisée de tout Paris, elle épousa le président de la République après lui avoir dédié une chanson : "un individu m'a écrit que vous m'aimiez encore"

Vincent Zola






frère aîné de Émile, Gorgonn et Astorpia.
Comptable

Astorpia Zola










La petite dernière des Zola, soeur jumelle de Gorgonn,  tomba folle amoureuse du peintre à gros pinceaux Nantes Lautrec, qui avait, pour la petite histoire une lointaine correspondance avec Toulouse, en passant par Perpignan. 
La pauvre Astorpia était aussi transparente que son frère jumeau, et quand les deux tombaient amoureux, on pouvait voir la graine d'un coeur se mettant à pousser puis à battre, visible par tous. Plus l'amour se développait en cette âme pure et plus le coeur grossissait, pulsait, et une lueur dorée aux reflets d'arc-en-ciel en émanait, irradiant doucement jusqu'à la voix d'Astorpia qui revêtait alors des accents de tango. 
Malheureusement, le peintre prit peur de cette lumière qui bientôt les éclairait constamment. Trop de beauté ? Trop de pureté ? Etait-ce parce que cette lumière effaçait toute ombre, et qu'il craignait de ne plus pouvoir peindre, lui qui se servait de son ombre noire pour habiter ses toiles. 
Quoiqu'il en soit, Astorpia se retrouva un laid matin seule, face à l'absence, au trou noir que son homme d'ombres lui laissa au pied d'un lit devenu immense. 
Désespérée, elle mit fin à sa vie en se jetant dans un seau d'éponges. 
Son frère qui la chercha en vain pendant des jours finit par retrouver son coeur, seul vestige d'une trop courte vie, destinée à tant de beauté, et qui finit trop tôt dans le plus complet malheur. Dans le seau d'éponge où disparut sa soeur, ne restait que le coeur, qui continuait de briller, avec une nuance nacrée et dorée, et c'est seulement en s'approchant de près qu'on pouvait voir, par une strie minuscule, qu'il était brisé.
Inconsolable, Gorgonn et ses amis se réunirent et construisirent une chapelle ardente, puis une église, en haut de la butte Montmartre, qu'ils peignirent en blanc en hommage à la pureté d'Astorpia, et qu'ils nommèrent Sacré coeur.
On ne revit jamais le peintre, et il est dit que son ombre après avoir tué Astorpia, les avait dévorés, lui et son remord.

Gorgonn Zola

Allumeur de rêve pépère, demi-frère de Vincent Zola
Cadet de la famille, c'était le plus poète. Pendant que Vincent tenait la comptabilité, Émile écrivait des romans, Gorgonn dessinait des fleurs et des soleils dans l'air et le coeur de ses proches

Le dernier des Zola

Le jeune Gorgonn, était le plus poète.

La nuit il allumait les réverbères pour éclairer les songes, et le jour il collait les affiches pour ouvrir aux badauds les fenêtres de monde nouveaux. Tout ceux qui le connurent et le fréquentèrent avaient coutume de dire que la lumière qui émanait de lui était comme un manteau de douceur et de bienveillance qui continuait de les envelop
per longtemps après sa mort. 

Nana (Irina) Podcha, la célèbre danseuse, expliquait que marcher avec lui dans la rue la transformait totalement, tant sa manière de la voir, comme un enfant émerveillé, la faisait redécouvrir dans la pleine fraîcheur d'une enfance retrouvée. Elle illustrait par cette anecdote : »C’était à la fin du récital et nous étions dans une rue triste à pleurer. C'était l'heure livide entre la nuit et l'aube, l’heure laquelle les étals du marché de Paris sont approvisionnés. Et alors que je me lamentais, éreintée que j’étais, détestant le bruit et l'odeur, Gorgonn me montre de son pseudopode un poisson sur son lit de glace. Un peu hébétée, je ne réagis pas, et il me prend alors par le bras et me positionne pour que je voie mieux. Ses tentacules crâniens luisaient doucement. Et j’aperçois alors les reflets irisés sur l'écaille du poisson, et sur son ouïe naissaient et mouraient comme autant d'arc en ciels sur un fond de montagne irréel et minéral. Et dans ce ventre de Paris, suant la tripe et la misère, d'un seul changement de regard, j'atteignais le trésor des leprechauns, le paradis nacré des bouddhistes, l’extase des nervis. Et c’est cela que Gorgonn faisait à tous. Et maintenant, chaque fois que la laideur grotesque du quotidien m’entoure, c’est comme si Gorgonn était encore là, et d’un sourire, me désignait la porte du merveilleux me permettant d’en sortir. »
Pour coller les affiche, Gorgonn utilise la bave des omnistylommatophorae qui inonde les avenues les plus fréquentées

Week-end près de Ventre-ville les bains

Eleonor Woolf goûtant la tranquille sérénité des Psilocybes aquatiques à Veules-les-tulipes