mardi 30 octobre 2012
dimanche 28 octobre 2012
Cher lecteur
Cher lecteur
Alors que j'explorais le grenier de ma grand-mère, étonnant résumé d'une vie exceptionnellement riche et longue qui la vit petite paysanne bretonne partant pour la capitale, y devenir bonne à tout faire puis gouvernante de petits princes russes exilés, espionne, résistante, femme de marin, entrepreneuse et matriarche crainte et obéie de toute sa descendance, je tombais entre deux mannequins de couture et quelques cartons à chapeaux sur une malle trop richement ouvragée pour appartenir à ma modeste famille.Trop impatient pour en chercher la clef, et doutant qu'il y en ait une qui ouvrit le cadenas énorme et rouillé, j'en démontais les charnières et découvris alors une masse de photos et de documents exceptionnels.
Au départ j'ai moi-même cru à un canular fantastique, ma famille n'étant pas la dernière pour la plaisanterie, mais en recoupant les informations des documents écrits, des photos, des lettres, des plans, des actes notariés, j'ai pu reconstituer un monde non seulement disparu, mais scandaleusement caché. Dès lors, chaque élément qui dans notre histoire me paraissait bizarre, dont l'explication ne m'avait jusqu'ici qu'en partie convaincu, trouvait là un éclairage aussi limpide qu'inédit.
C'est grâce à un travail de bénédictin que j'ai pu restaurer les quelques photos et quelques écrits présentés ici, ressuscitant une époque qui fut par la suite totalement réécrite.
Je peux maintenant vous démontrer que, contrairement à ce que relate ce roman apocryphe « les mystères de Paris » d'Eugène Sue, originellement titré « les monstres de Paris » de Jane Sweat, ce sont les monstres qui firent de la France la nation triomphante qu'elle était, ce sont eux qui en écrivirent les plus belles pages, peignèrent les plus belles représentations, en chantèrent les plus belles chansons.L'homme les a remplacés, occultés, niés, effacés.
Il s'est approprié le monde qu'ils avaient façonné, et l'opprobre que nous jetons encore sur nos prédécesseurs n'est que la manifestation de la honte que cette vilenie provoque en nous.
Il est temps de reconnaître notre dette et rendre à César ce qui appartient à Zénophase Athénor de la Louze, Polycarpe De La Manche, Eusébio Praxitélos, Otto Rivers von Alset, Vincent, Gorgonn et Astorpia Zola et autres Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)
Hélas, les archives en ma possession ne recouvrent que le XIXème et le début du XXème siècle mais je ne désespère pas de trouver des preuves plus anciennes qui montreront qu'en vérité ce sont les monstres qui firent œuvre de civilisation.
Votre dévouéDavid Cochard
Alors que j'explorais le grenier de ma grand-mère, étonnant résumé d'une vie exceptionnellement riche et longue qui la vit petite paysanne bretonne partant pour la capitale, y devenir bonne à tout faire puis gouvernante de petits princes russes exilés, espionne, résistante, femme de marin, entrepreneuse et matriarche crainte et obéie de toute sa descendance, je tombais entre deux mannequins de couture et quelques cartons à chapeaux sur une malle trop richement ouvragée pour appartenir à ma modeste famille.Trop impatient pour en chercher la clef, et doutant qu'il y en ait une qui ouvrit le cadenas énorme et rouillé, j'en démontais les charnières et découvris alors une masse de photos et de documents exceptionnels.
Au départ j'ai moi-même cru à un canular fantastique, ma famille n'étant pas la dernière pour la plaisanterie, mais en recoupant les informations des documents écrits, des photos, des lettres, des plans, des actes notariés, j'ai pu reconstituer un monde non seulement disparu, mais scandaleusement caché. Dès lors, chaque élément qui dans notre histoire me paraissait bizarre, dont l'explication ne m'avait jusqu'ici qu'en partie convaincu, trouvait là un éclairage aussi limpide qu'inédit.
C'est grâce à un travail de bénédictin que j'ai pu restaurer les quelques photos et quelques écrits présentés ici, ressuscitant une époque qui fut par la suite totalement réécrite.
Je peux maintenant vous démontrer que, contrairement à ce que relate ce roman apocryphe « les mystères de Paris » d'Eugène Sue, originellement titré « les monstres de Paris » de Jane Sweat, ce sont les monstres qui firent de la France la nation triomphante qu'elle était, ce sont eux qui en écrivirent les plus belles pages, peignèrent les plus belles représentations, en chantèrent les plus belles chansons.L'homme les a remplacés, occultés, niés, effacés.
Il s'est approprié le monde qu'ils avaient façonné, et l'opprobre que nous jetons encore sur nos prédécesseurs n'est que la manifestation de la honte que cette vilenie provoque en nous.
Il est temps de reconnaître notre dette et rendre à César ce qui appartient à Zénophase Athénor de la Louze, Polycarpe De La Manche, Eusébio Praxitélos, Otto Rivers von Alset, Vincent, Gorgonn et Astorpia Zola et autres Philémond Résimond Octave Ursule Symphorien Thiburce de Mare-Ciel (dit Proust)
Hélas, les archives en ma possession ne recouvrent que le XIXème et le début du XXème siècle mais je ne désespère pas de trouver des preuves plus anciennes qui montreront qu'en vérité ce sont les monstres qui firent œuvre de civilisation.
Votre dévouéDavid Cochard
vendredi 19 octobre 2012
L'expo continue, 32 rue de Liège, métro Liège :)
vendredi 12 octobre 2012
mardi 9 octobre 2012
samedi 6 octobre 2012
Polycarpe Desmanches, président de la république française
vendredi 5 octobre 2012
Nantes-Lautrec et Astorpia dans son atelier
jeudi 4 octobre 2012
Eusébio Praxitelos Sculpte la femme
Comme tout golem tridactyle, Eusébio Praxitélos faisait tout par trois et réalisa donc un triptyque de la création de la femme, puis passa naturellement à la troisième dimension |
Eusébio Praxitélos expliqua plus tard comment le nom de "La femme" lui vint. Il dit : "krszz krskzz kssr" . La mâchoire tripartite des golems tridactyles de prêtant peu à la phonation commune, je vais donc vous transmettre le texte de présentation de sa rétrospective, appelé "La trinité".
"Une faim terrible me possédait, comme un feu intérieur me consumant, une inextinguible soif (il est à noter que l'obsession de la trimétrie contamine jusqu'au langage des golems - je vais donc à partir de maintenant ne garder qu'une image, à mes yeux la plus belle, afin de ne pas surcharger un texte déjà dense - note du traducteur). On reprend : "Une faim terrible me possédait, j'étais pris d'une insoutenable envie de sculpter cet être qui représentait pour moi l'idéal de la beauté. Et ce désir m'était comme une faim dévorante, et ma première impulsion fut donc de l'appeler 'L'affame'. Mais il y a dans cette idée de faim une notion de pénurie qui niait totalement le sentiment de plénitude qu’elle m’apportait. Aussi, alors que j’en parlais avec Proust, qui avait déjà noté ce mot qui m’était sorti de la bouche comme malgré moi, le corrigeai-je immédiatement en en lui rectifiant l’orthogaphe, et en inventant ce néologisme : La femme
mercredi 3 octobre 2012
Affiche pour le salon des parisiens, exposition universelle de 1878
Nantes-Lautrec peignit ce poster lors de l'exposition universelle de 1878, pour le salon des habitants de Paris.
C'est cette peinture, et sa muse, Claire Mantis, qui firent de la parisienne l'icone absolue de la mode mondiale, l'archétype de l'élégance sans apprêt, du bon goût et de la finesse.
C'est lors de ce salon qu'il rencontra Gorgonn, le frère d'Astorpia, l'amour de sa vie.
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La reproduction est malheureusement de très mauvaise qualité, nous nous en excusons
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lundi 1 octobre 2012
Au pied dans l'eau de la Tour FL
![]() |
Pendant quelques mois, la
Tour F.L resta deux pieds dans l’eau.
Gorgonn et son ami,
Nantes-Lautrec, adoraient cette situation, qu’ils trouvaient tordante, comme
ils aimaient à le dire.
Les nuits de pleine Lune, Ils allaient en barque au
pied de l’infortuné monument, lui déclamer des vers. Ils les appelaient « poèmes
à la gloire de la Tour en biais » et plus ces poèmes étaient atroces,
mieux ça leur plaisait. ça parlait de tour qui flanche, d’envie de biaiser,
d’ingénieurs niais et d’hommes politiques vaniteux et de supériorité du bancal
face au vertical.
Ces deux iconoclastes étaient parfois suivis d’amis,
tout aussi peu responsables ou tout aussi peu matures, c'est-à-dire aussi parfaitement
heureux.
Mais une nuit, c’est Astorpia, la sœur chérie de
Gorgonn, qui vint les accompagner.
Jusqu’ici, elle avait toujours considéré
Nantes-Lautrec comme un bon à rien, un artiste-pitre, à peine capable de
coucher deux couleurs correctement l’une à côté de l’autre, et encore
fallait-il qu’elles jurassent et fissent se craqueler et fondre les yeux de
tout malheureux les regardant.
Mais cette nuit, fut-ce la pleine lune ? Fut-ce la
tour FL qui rêvait de ne plus être seule à être de travers ?
Quoiqu’il en soit, quand pour l’aider à embarquer sur
le mouvant esquif, Nantes prit le tentacule d’Astorpia, aussitôt un trouble
naquit entre eux. Et un atome apparut dans la poitrine de la jeune fille, qui
devint grain, qui bientôt enfla en une goutte d’or pulsant, battant, irradiant
autour d’elle une aura ravissante. Cette goutte grandit, se dédoubla quelque
peu puis finit par former un cœur parfait. Et tout autour des deux êtres maintenant enlacés,
une sphère de sentiment pur et intense vibrait, annexant l’espace et le temps,
transformant l’environnement en un monde plus réel, où chaque dimension en
trouverait d’autres dans une révolution sans fin. Tout semblait s’y joindre et
s’y confondre, les lumières plus lumineuses, les odeurs plus riches et
puissantes, les sons plus harmonieux, plus colorés, les mouvements plus
élégants. Tout devint danse, dense, poésie, larmes de rires et perles de pleurs…
et tous ces sentiments comme des feux d’artifice. Mais rapidement, ils en
cernèrent deux majeurs : La joie et la peur. Et vite ils comprirent que cette
angoisse qui ne faisait qu’ajouter à l’éblouissante lumière du bonheur qui les
inondait, n’était que celle que ce sentiment puisse un jour s’arrêter. Et de
cette conscience cruelle de la finitude du bonheur jaillissait une jubilation
vorace, une envie folle et presque cannibale de goûter l’autre et chaque
instant comme s’il allait se fondre dans le néant, maintenant.
Et Gorgonn, qui aimait sa sœur, qui aimait son ami, se
sentait dépositaire d’une allégresse plus trop qu’humaine, alors qu’il les
menait, ramant doucement, pour ne pas éveiller les anges, au gré d’une Seine de
Théâtre comme on en avait jamais vue.
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